Le monde de la bande dessinée est en perpétuelle évolution.
Depuis le début des années 2000, le 9ème art a connu un véritable essor, avec l’émergence de nouveaux formats, styles et thématiques. Des mangas aux romans graphiques, en passant par les webtoons et les comics revisités, la BD s’est diversifiée pour toucher un public toujours plus large. Un univers fascinant avec de nouvelles œuvres qui ont marqué ces dernières années.
L’évolution de la BD depuis l’an 2000
Le paysage de la bande dessinée a considérablement changé depuis le tournant du millénaire. En 2000, on comptait 1563 livres de BD publiés. Quatre ans plus tard, ce chiffre avait presque doublé, atteignant 3070 publications. Cette explosion du nombre de titres s’est accompagnée d’une diversification du lectorat et d’un renouvellement de la création.
Plusieurs facteurs ont contribué à cette évolution :
- La montée en puissance des mangas et autres BD asiatiques
- L’émergence du roman graphique comme format de prédilection pour des récits plus longs et complexes
- La digitalisation du médium avec l’apparition des webtoons et des BD numériques
- La reconnaissance institutionnelle de la BD comme forme d’art à part entière
En 2004, la BD représentait déjà 6,14% des livres édités en Europe francophone, un chiffre qui n’a cessé d’augmenter depuis.
Les éditeurs qui dominent le marché
Le marché de la BD est dominé par quelques grands groupes, avec en tête le Groupe Média Participations qui contrôle environ 40% du marché. Ce groupe possède des maisons d’édition emblématiques telles que Dargaud, Le Lombard, Kana et Dupuis.
D’autres acteurs majeurs incluent :
- Glénat
- Flammarion
- Soleil
- Delcourt
- Les Humanoïdes associés
- Bamboo
- Albin Michel BD
Du côté des mangas, on retrouve des éditeurs spécialisés comme Pika, Panini, Tonkam, Ki-Oon et Kurokawa.
L’implantation des mangas et comics
Les mangas ont connu une croissance fulgurante ces dernières années. Aujourd’hui, ils représentent environ 30% du marché de la BD francophone. Des séries comme « Naruto », « Fullmetal Alchemist » ou « Dragon Ball » sont devenues de véritables phénomènes culturels.
Du côté des comics américains, c’est Panini France qui domine le marché. Les super-héros de Marvel et DC Comics continuent de captiver le public, portés par le succès de leurs adaptations cinématographiques.
Le renouveau de la BD franco-belge
Si les mangas et comics ont gagné du terrain, la BD franco-belge n’est pas en reste. Les valeurs sûres comme « Astérix », « Lucky Luke » ou « Blake et Mortimer » continuent de séduire les lecteurs. Mais on assiste aussi à l’émergence de nouveaux talents qui renouvellent le genre :
- Joann Sfar
- Manu Larcenet
- Lewis Trondheim
- Marjane Satrapi
- Christophe Blain
Ces auteurs explorent de nouvelles thématiques et styles graphiques, contribuant à la diversité et à la richesse de la BD contemporaine.
Top 15 des BD marquantes de la dernière décennie
Voici une sélection des bandes dessinées qui ont marqué ces dernières années, choisies pour leur impact culturel, leur originalité ou leur qualité narrative :
- « Persepolis » (2000) par Marjane Satrapi
- « Le Chat du rabbin » (2002) par Joann Sfar
- « Le Photographe » (2003) par Emmanuel Guibert
- « Blankets » (2004) par Craig Thompson
- « Il était une fois en France » (2007) par Fabien Nury et Sylvain Vallée
- « Blast » (2009) par Manu Larcenet
- « Quai d’Orsay » (2010) par Christophe Blain et Abel Lanzac
- « Polina » (2011) par Bastien Vivès
- « Tyler Cross » (2013) par Fabien Nury et Brüno
- « L’Arabe du futur » (2014) par Riad Sattouf
- « Catharsis » (2015) par Luz
- « Bug » (2017) par Enki Bilal
- « Moi, ce que j’aime c’est les monstres » (2018) par Emil Ferris
- « Révolution I. Liberté » (2019) par Florent Grouazel et Younn Locard
- « Peau d’homme » (2020) par Hubert et Zanzim
Retrouvez toutes ces BD sur le site cultura.com.
Zoom sur quelques œuvres phares
« Persepolis » de Marjane Satrapi
Cette tétralogie autobiographique en noir et blanc a marqué un tournant dans la reconnaissance du roman graphique. Marjane Satrapi y raconte son enfance à Téhéran, son exil en Europe et son retour en Iran. Traduit en plus de quinze langues, « Persepolis » a même fait l’objet d’une adaptation cinématographique primée au Festival de Cannes.
« L’Arabe du futur » de Riad Sattouf
Cette saga autobiographique de Riad Sattouf retrace l’enfance de l’auteur entre la Libye et la Syrie. Avec un humour décapant et un trait incisif, Sattouf livre un témoignage précieux sur le Moyen-Orient des années 80, tout en explorant les thèmes universels de l’enfance et de l’identité.
« Peau d’homme » de Hubert et Zanzim
Publiée en 2020, cette fable sur la tolérance dans l’Italie de la Renaissance a rapidement conquis le public et la critique. L’histoire d’une jeune femme qui revêt une « peau d’homme » pour explorer la société de son époque offre une réflexion profonde sur le genre et les rapports hommes-femmes.
Les nouvelles tendances de la BD
L’essor des webtoons
Originaires de Corée du Sud, les webtoons ont révolutionné la manière de lire et de créer des bandes dessinées. Leur format vertical, adapté à la lecture sur smartphone, a séduit un large public, notamment les jeunes. Des plateformes comme LINE Webtoon ou Tapas ont permis à ce format de s’exporter dans le monde entier.
La BD numérique
Au-delà des webtoons, la BD numérique dans son ensemble connaît un essor important. De nombreux auteurs expérimentent avec les possibilités offertes par le numérique : animations, sons, interactivité… Cette évolution ouvre de nouvelles perspectives créatives pour le 9ème art.
Les romans graphiques
Le format du roman graphique, qui permet des récits plus longs et souvent plus matures, s’est imposé comme une tendance majeure. Des œuvres comme « Maus » d’Art Spiegelman, qui a remporté le prix Pulitzer, ont contribué à légitimer la bande dessinée comme une forme d’art sérieuse et capable d’aborder des sujets complexes.
La BD, un médium en constante évolution
La bande dessinée ne cesse de se réinventer. Aujourd’hui, elle inspire le cinéma, les séries TV, les jeux vidéo et même le théâtre. Les produits dérivés et la publicité exploitent de plus en plus l’univers de la BD, témoignant de son influence culturelle grandissante.
Les festivals comme celui d’Angoulême et les expositions dédiées à des auteurs ou des séries spécifiques continuent de promouvoir la bande dessinée comme un art majeur. De plus, l’intérêt académique pour le 9ème art ne cesse de croître, avec l’apparition de cursus universitaires spécialisés dans l’étude de la bande dessinée.
Le 9ème art continue de repousser les frontières de la créativité, promettant encore de belles surprises aux lecteurs du monde entier.
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